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8 mars 2009 7 08 /03 /mars /2009 10:00

Antichambre de la vie, c’est à l’école que chaque individu se construit. Nous apprenons à Lire, écrire, compter, vivre avec les autres, respecter et se faire respecter. Nous construisons notre avenir. A notre époque, nous avions un passage obligatoire, le fameux Certificat d’Etudes Primaire. Nul doute que ce certificat d’études fait parti de l’histoire de notre enfance et de notre passage à Briquet.

 

Que c’est beau l’instruction disait nos parents, Il pourra peut-être devenir un employé modèle !!

 

Ils étaient fiers nos parents, lorsque l’enfant prodige se voyait décerner ce tant redouté Certificat d’Etudes Primaires. Ce CEP, était un diplôme sanctionnant la fin de l’enseignement primaire et le début du secondaire  et attestant pour ce chérubin l’acquisition des connaissances de base qu’était l’écriture, la lecture, le calcul, l’histoire ou la géographie, les sciences appliquées. Ce CEP était la conclusion d’un cycle scolaire. Nul ne pouvait le passer avant ses quatorze ans. Le certificat d’étude était un véritable brevet du citoyen, un parchemin certifié, un vrai diplôme comme nous les aimons nous français (nous sommes le pays ou nous avons le plus de diplômes environ 15000). Nos instituteurs espéraient toujours d’avoir un premier de canton. C’était pour eux la preuve que l’enseignement était de qualité, que nous maitrisions l’écriture, les mathématiques. La connaissance des départements, des préfectures, les dates de l’histoire. Le nombre d’élèves reçus au certificat était une sorte de gloire. Quel terrible examen ce certif, nous étions sélectionnés par monsieur  l’instituteur en fonction de nos possibilités. Pour certains dont je faisais parti, nous avions eu un régime spécifique. Je me rappelle que le  soir nous restions à l’étude pour un entraînement intensif de vrais poulains (plus de parties de foot avec les copains). Nous rabâchions les départements  et leurs chefs-lieux, nous nous appliquions à accorder les sujets avec les verbes.  L’honneur de l’instituteur était en jeu. Enfin le grand jour arrivait. Nous avions rendez vous à Versailles chef lieu de canton dans une école qui se trouvait si j’ai mémoire vers la cote de Picardie. Nous avions l’estomac noué. Devant l’école nous attendait notre instituteur. Celui-ci essayait de nous rassurer de nous calmer. Puis venait le moment ou l’inspecteur faisait l’appel et chacun était confronté à la terrible épreuve

 

Cette première épreuve était la rédaction, cinquante  minutes de recherche et de réflexion sur un des deux sujets aux choix. Je me rappelle que j’avais pris le récit. Ayant l’imagination facile, cette épreuve me rassura. Ce fut un succès.

 

Puis venait la dictée et l’orthographe. Vingt cinq minutes d’angoisse. Moi qui n’étais pas doué dans cette discipline, je ne fis que deux fautes. Pour l’intelligence du texte et la grammaire la mémoire me fait défaut.

 

L’épreuve des mathématiques prenait le pas. Apres la dictée de l’énoncé nous avions cinquante minutes pour deux problèmes. Un court noté sur huit points et un long noté sur douze points. Fort dans cette discipline ce fut une réussite. Le train qui arrive en retard, le robinet qui fuit et les surfaces je métrisais.

 

Nous avions aussi dans l’ordre de passage, les sciences, histoire, géographie et récitation. Etant mauvais en science je fis carton plein en histoire géographie. Pour la  récitation cette discipline se faisait par tirage au sort. Six récitations qui faisaient parties du programme. Ce jour là, la chance était avec moi. Car la seule récitation que j’avais révisée est sortie du chapeau. Oceano Nox de Victor Hugo. Grace à Victor Hugo et à ma chance, la bulle était évitée. Pour mémoire et pour ceux qui ne s’en rappellent plus, voici les premières lignes

 

O combien de marins, combien de capitaines
Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines
Dans ce morne horizon se sont évanouis!
Combien ont disparus, dure et triste fortune!
Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune,
Dans l’aveugle océan à jamais enfouis !

 

Combien de patrons morts avec leurs équipages!
L’ouragan de leur vie a pris toutes les pages etc.

 

Quarante deux ans après, je n’ai eu qu’une hésitation sur la cinquième ligne. Moi qui à l’époque étais un peu ramier mon certificat d’étude fut une réussite. Je ne fus pas classé dans les meilleurs du canton je vous rassure. Mais ce fut une satisfaction pour moi et mes parents. Si j’ai mémoire, je crois qu’a Briquet cette année là un gamin fut classé en première ou deuxième position. 











 

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commentaires

B
<br /> Bonjour,<br /> <br /> <br /> Ayant une petite fille qui recherchait des informations sur le certificat d'études, je me suis repenché vers mon passé.<br /> <br /> <br /> J'ai ainsi retrouvé mon "diplôme" de celui que j'ai passé en 1955 au lycée Français de Sarrebrück.<br /> <br /> <br /> Une cousine a retrouvé "la décoration" qu'on achetait juste après la proclamation des résultats et qu'on portait ensuite pendant ????<br /> <br /> <br /> Est-ce que c'était aussi le cas dans votre académie ?<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> J'ai essayé de vous envoyer une photo de cette "distinction" qui s'accrochait sur la veste ou la robe.<br />
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M
<br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> <br /> J'ai lu avec attention tous les articles. Ceux-ci me replongent dans ma jeunesse passée aux Clayes avenue de l'Ile de France. Les noms cités me rappellent des visages de garçons et de filles.<br /> Anciens copains et copines. J'ai fréquenté l'Ecole Briquet de 1956 à 1965. Peut être nous sommes nous croisés sans le savoir ou nous connaissons-nous ! Je me souviens de Dédé le cantonnier et de<br /> Mme Guérin. La mémoire est toujours  présente, il sffit d'un petit déclic, et tout le passé revient. Très belle initiative pour cette écriture et aussi beaucoup de recherches.<br /> <br /> <br /> Merci pour ce travail, de très beaux textes.<br /> <br /> <br /> <br />
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